“Les 5 collaborations qui ont changé le visage de Nollywood en 2024”
2024 a été une année charnière pour Nollywood — non seulement en termes de recettes au box-office, mais aussi d’audace artistique, de diversification linguistique, de collaborations internationales, et de retour de franchises populaires. Voici cinq films ou projets qui incarnent ces dynamiques.
Les 5 films / projets phares de 2024
Everybody Loves Jenifa
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Comédie-drame réalisée par Funke Akindele et Tunde Olaoye, distribuée par FilmOne/Nile Entertainment.
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Le film est la suite de la franchise à succès “Jenifa”. À sa sortie le 13 décembre 2024, il a explosé les compteurs : ouverture record avec ~₦45,22 millions dès le premier jour.
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Moins de trois semaines plus tard, le film a franchi la barre du milliard de nairas (₦1 bn) — devenant le film le plus rapidement rentable de l’année en Nollywood.
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« Everybody Loves Jenifa » incarne la puissance des franchises Nollywood modernes, capables d’attirer des foules massives, de mélanger comédie, drame, et des thèmes sociaux, tout en s’exportant peut-être bientôt au-delà du Nigeria.
Queen Lateefah
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Drame réalisé par Adeoluwa Owu, produit par Wumi Toriola & Ope Ajayi.
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Sorti en septembre 2024, le film s’est rapidement imposé comme l’un des plus gros succès de l’année : plus de ₦365 millions au box-office.
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Il marque une réussite importante pour Wumi Toriola, passant de la scène de production indépendante à un film à grand succès en salle — ce qui reflète l’évolution de Nollywood vers des œuvres plus ambitieuses et fortes en distribution.
Àjosepò
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Comédie-drama réalisée par Kayode Kasum.
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Avec ~₦257,25 millions de recettes en 2024, c’est l’un des films les plus rentables de l’année.
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L’histoire — un couple préparant son mariage, confronté à des secrets et des tensions familiales — mêle humour, drame, et ce mélange “classique mais efficace” qui parle à un large public. Une belle preuve que Nollywood peut réussir dans la comédie dramatique domestique, tout en attirant les foules.
Beast of Two Worlds (Ajakaju)
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Film en langue locale, réalisé par Odunlade Adekola et Adebayo Tijani, incarnant le cinéma “indigène” de Nollywood. Avec ~₦252,8 millions de recettes, il se classe parmi les plus grands succès 2024.
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Ce film illustre l’importance des œuvres en langues locales — traduisant des récits plus enracinés culturellement, et prouvant qu’il y a une place pour des histoires diversifiées, loin des seuls blockbusters urbains anglo-ligues.
Adam BOL — la collaboration internationale de l’année
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Ce film marque la première co-production entre l’industrie cinématographique nigériane (Nollywood) et kazakhe, réalisée conjointement par le Nigérian Cheta Chukwu et le Kazakh Almaz Alimzhanov.
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“Adam BOL” — une comédie-action — raconte l’histoire de trois Kazakhs en voyage vers les États-Unis, mais contraints d’atterrir en urgence au Nigeria, d’où s’enchaînent des péripéties mêlant choc culturel, humour, et le regard croisé de deux industries cinématographiques.
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Ce projet représente une voie prometteuse : internationalisation de Nollywood, mélange de talents et de publics, ouverture vers des marchés non africains, et démonstration que le cinéma africain peut collaborer au-delà du continent. Une vraie “ouverture globale”.
Ce que ces succès révèlent de Nollywood en 2024
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Diversité des genres — de la comédie-drame à la romance, en passant par le film d’auteur et l’action, Nollywood propose une palette large qui touche différents publics.
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Hybridation linguistique et culturelle — succès de films anglophones, œuvre en langues locales, et même collaboration internationale. Nollywood ne parle plus d’une seule voix.
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Force des franchises et des sagas — le succès phénoménal de “Jenifa” montre que les franchises fonctionnent, et peuvent créer une cinéphilie fidèle.
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Internationalisation du cinéma nigérian — avec “Adam BOL”, Nollywood prouve qu’il peut sortir des frontières africaines, travailler avec des partenaires lointains, et viser un public global.
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Retour du public dans les salles — ces chiffres au box-office et l’engouement autour des sorties démontrent un regain de confiance du public dans le cinéma local.
🎯 Et maintenant — ce qu’il faut surveiller
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Si “Adam BOL” réussit à séduire au-delà du Nigéria/Kazakhstan, cela pourrait ouvrir la voie à plus de co-productions internationales.
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Les sagas et franchises pourraient se multiplier — notamment si les réalisateurs investissent davantage dans la qualité (scénario, production, marketing).
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L’équilibre entre films « traditionnels » (culturels, en langues locales) et œuvres modernes (urbanes, anglophones, grandes productions) pourrait faire de Nollywood un cinéma très riche, varié, capable de toucher des publics divers — au Nigeria, en Afrique, mais aussi dans la diaspora.
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Enfin, l’industrie pourrait se structurer économiquement : financement, distribution, exportation, ce qui renforcerait sa place dans le cinéma global.
